SORTONS L’ÉLECTRICITÉ DU MARCHÉ #6

8 avril 1946 : Publication de la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz et de création d’EDF, dans un contexte de conquêtes sociales sans précédents d’après-guerre, 8 avril 2021 : Depuis 18 mois les agents d’EDF sont engagés pour stopper le démantèlement de l’entreprise EDF, défendre le secteur public de l’électricité et sortir ce bien essentiel qu’est l’électricité, des lois absurdes du marché. L’idée est plus que jamais moderne et essentielle face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, exacerbés par la crise sanitaire que nous traversons.

Le 8 AVRIL 2021 : TOUS EN GRÈVE POUR LE RETRAIT d’HERCULE

Sans versement de dividendes : pas de difficulté financière pour EDF

♣ 650 millions de dividendes pour 2020, 25% de plus qu’en 2019 !

Le Conseil d’Administration d’EDF vient de décider que malgré les difficultés prétendues d’EDF, il verserait 650 millions d’euros de dividende au titre des résultats de 2020.

Pourtant, 2020 aura été une des années les plus compliquées de toute l’histoire d’EDF. Un contexte très difficile était attendu du fait du grand carénage (beaucoup de centrales nucléaires en maintenance ou visites décennales), de la fermeture de Fessenheim…, aggravé par d’autres imprévus qui sont venus s’y rajouter : le Covid, une augmentation du montant dédié au démantèlement des centrales nucléaires (baisse du taux d’actualisation des actifs dédiés), un contentieux fiscal (passé en provisions), …

Malgré cela, les comptes d’EDF sont … positifs : ce qui démontre toute la solidité d’EDF.
Les administrateurs salariés parrainés par la CGT ont voté contre cette politique de dividendes qui, comme Engie l’a fait durant des années, conduit à verser plus de dividendes que de résultat net (même si les dividendes seront en majorité versés en titres en 2020).
La dette d’EDF est annoncée à près de 43 milliards : or les dividendes versés chaque année aux actionnaires d’EDF sont en moyenne de 2 milliards. Depuis 2005, près de 30 milliards d’euros de dividendes ont été versés ! Ils auraient pu être utilisés pour investir dans de nouveaux moyens de production, dans la maintenance du réseau électrique, dans l’augmentation des salaires et du nombre de salariés

Rappel : C’est en 2004 que la loi Sarkozy a changé le statut d’EDF et de Gaz de France, les transformant en Sociétés Anonymes (SA). Or, depuis la loi de Nationalisation de 1946 jusqu’à cette date, EDF était une Entreprise Publique (EPIC) qui avait comme objectif de répondre aux besoins de la population, pas de faire des « bénéfices ». Les factures payées par les usagers servaient donc à financer le fonctionnement des réseaux, des centrales etc… à payer les salaires et à faire les investissements nécessaires au service public, avec l’objectif d’assurer l’alimentation de tous en électricité, au meilleur coût et avec égalité de traitement garantie par la péréquation tarifaire. Les tarifs réglementés du kWh étaient donc calculés chaque année au plus juste pour assurer ces missions. Dans les années 90, le prix du kWh a même connu une baisse du fait que les gros investissements et la dette d’EDF avaient été en partie remboursés.

♣ Et pas d’augmentation de salaires !

Qui peut comprendre que le seul indicateur fortement en hausse soit les dividendes en augmentation de 25 % par rapport à 2019 ?
Certainement pas les agents :

• qui ont constaté que leur salaire (Salaire National de Base SNB) n’a même pas été revalorisé au niveau de l’inflation mais de seulement 0,2%, et ce depuis plusieurs années consécutives.
• qui vont constater d’ici la fin du mars lorsque la CGT publiera comme chaque année les listes des avancements « au choix » que le taux de NR distribués a encore baissé cette année !
• qui voient leur charge de travail s’accroitre d’année en année, du fait notamment, des réductions d’effectifs et de son corolaire, l’augmentation du tertiaire diffus.

♣ Rappel des Baisses des effectifs de la R&D ! et perspectives 2021-2022

♣ Mais un plan d’austérité « Mimosa » : les conséquences à la R&D

Pour notre R&D, il y a la menace du projet Hercule, qui conduit à l’explosion ou la transformation de notre recherche en prestation de service, et la remise en question du statut de chercheur, …

Nous avons argumenté sur l’importance du maintien de la R&D intégrée en lien avec la nécessité du maintien d’EDF entreprise intégrée. La complémentarité entre les divers moyens de production de l’électricité en lien étroit avec la gestion du réseau de transport et de distribution qui permet d’assurer l’équilibre entre production et consommation
doit être maintenue. Pour la CGT, c’est une question majeure. C’est la nature même du service public qui est en jeu, et la réponse aux besoins de tous les usagers. Dans ce sens, la défense de la R&D intégrée est emblématique de la résistance contre le projet Hercule. Nos activités R&D portent sur l’ensemble du secteur électrique et doivent le rester pour préserver les compétences, la masse critique, les possibilités d’échanges et de partage des connaissances.

Mais une autre menace pèse sur la R&D,c’est le plan « Mimosa » : 5% de baisse des budgets corporate, et dans certains secteurs, des baisses de 15 à 20% sont prévues sur des projets qui hier étaient jugés prioritaires parce que les unités commanditaires voient, elles aussi leurs budgets de fonctionnement diminuer!

Et ce sont de nouvelles suppressions de postes statutaires qui sont prévues à EDF R&D pour la période 2021-2023.

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