Dans un contexte de marché, la politique de Recherche et développement au sein d’EDF, avec une vision long terme permettant un choix éclairé des secteurs de recherche à privilégier, une planification du maintien des compétences et des besoins de formation des agents n’est pas au niveau des enjeux actuels, nombreux et déterminants pour l’avenir sur le plan social et environnemental.
8 avril 1946 : Publication de la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz et de création d’EDF, dans un contexte de conquêtes sociales sans précédents d’après-guerre,

8 avril 2021 : Depuis 18 mois les agents d’EDF sont engagés pour stopper le démantèlement de l’entreprise EDF, défendre le secteur public de l’électricité et sortir ce bien essentiel qu’est l’électricité, des lois absurdes du marché. L’idée est plus que jamais moderne et essentielle face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, exacerbés par la crise sanitaire que nous traversons.

Dans un contexte de marché, la politique de Recherche et développement au sein d’EDF, avec une vision long terme permettant un choix éclairé des secteurs de recherche à privilégier, une planification du maintien des compétences et des besoins de formation des agents n’est pas au niveau des enjeux actuels, nombreux et déterminants pour l’avenir sur le plan social et environnemental.

Les effectifs de la R&D sont en diminution constante depuis plusieurs années, entrainant des sur-charges de travail parfois extrêmes dans les collectifs de travail et une fragilisation de nos activités…

Le plan Mimosa instauré en Septembre 2020, au motif des baisses de résultat d’EDF suite à la crise sanitaire, entérine de nouvelles diminutions de moyens pour la R&D, menaçant les emplois et les activités. Alors même que le versement de dividendes pour un montant de 650 Millions d’Euros est prévu pour cette même année 2020 !

Sans inversion des politiques, quel impact sur la R&D d’EDF? Quel avenir pour nos activités, nos labos, nos emplois ?

Premières conséquences précises du plan Mimosa = baisse d’effectif au département LME : -6 en 2021 !

La direction du LME a présenté récemment, dans le cadre du plan Mimosa, ses objectifs de baisse d’effectif et des moyens en 2021 qui mettent en péril l’avenir des emplois et des activités dans ce département. Des baisses similaires sont d’ores et déjà annoncées pour 2022.

Alerte sur la situation de nos grands labos électriques des Renardières du département LME

Pour remplir ses objectifs, le département prévoit notamment un plan de réorganisation des activités expérimentales du LME, avec à la clé une baisse des effectifs (-3 pour 2021 et -3 déjà annoncés pour 2022) et des moyens.

La raison invoquée? Des budgets d’exploitation des installations non équilibrés, du fait en particulier que les labos doivent financer un tiers de leurs activités à partir de commandes externes au groupe. Et que les comptes n’y sont pas. Il manquerait entre 1 et 2 millions tous les ans pour boucler les budgets. D’où les décisions actuelles et la volonté de « faire baisser les coûts d’exploitation des labos ».

Jusqu’à présent la R&D a compensé via son budget corporate, mais n’aurait plus les moyens aujourd’hui de le faire….
Pourtant ces labos répondent aux besoins de nos commanditaires internes. Certains labos n’ont pas d’équivalent ailleurs….

Petit rappel historique sur les conséquences de la dérégulation à l’oeuvre depuis 2004
Les grands labos du LME ont été « rachetés » par la R&D en 2013.
En effet, avec l’application de la 3ème directive européenne de 2012 en lien avec l’obligation d’imperméabilité totale entre les entreprises RTE et EDF, les labos se sont trouvés extrêmement menacés. Suite à la mobilisation des salariés, avec le soutien de la CGT, les activités des grands labos et les emplois associés avaient été sauvegardés par le biais de ce « rachat » des grands labos par la R&D.
L’impossibilité de travailler pour le RTE persiste depuis lors et fragilise bien sûr la pérennité des activités.
Mais retenons de cet « épisode » que l’engagement de tous avait permis de conserver les emplois et les installations en 2013 !

Le projet Hercule s’inscrit dans la continuité de cette dérégulation.

Les difficultés actuelles du LME sont une conséquence directe de la déréglementation à l’oeuvre dans le secteur électrique depuis les années 2000. Ceci nous engage aujourd’hui à la plus grande vigilance sur le projet Hercule qui, s’il s’appliquait, accélérerait de nouvelles dégradations et fragilisations de nos activités de R&D dans tous les départements. En effet, la séparation de l’entreprise en 3 entités indépendantes n’est pas compatible avec une R&D intégrée

Les autres activités aussi sont en baisse

A ces diminutions dans les labos, s’ajoute la suppression du poste d’assistante de direction alors que le constat de la nécessité de préserver ces emplois support pour permettre aux autres agents de se concentrer sur leur activité cœur de métier est criant.

La suppression de 2 postes sur la mobilité électrique, en contradiction totale avec les affichages de l’entreprise dans ses orientations stratégiques mettant la mobilité électrique au 1er plan, est aussi à dénoncer.

La baisse de moyens et d’effectifs annoncée pour le LME est inacceptable !

Les agents du LME rencontrés par la CGT le 9 février ont confirmé une vive inquiétude sur le devenir des laboratoires. Des baisses d’effectifs incessantes et des manques d’investissements chroniques pour maintenir les laboratoires sont à déplorer…parfois à la limite de la sécurité des personnes. Il est nécessaire que cette tendance s’inverse !

La CGT condamne ces décisions : les activités et les moyens du LME doivent, a minima, être maintenus.
C’est possible aujourd’hui, comme cela l’a été en 2013 !

C’est maintenant, en partie dans nos labos, que se prépare le futur énergétique.
Ne reproduisons pas dans le secteur de l’électricité le désastre aujourd’hui constaté dans la santé et la pharmacie.