Projet Hercule : les prédateurs s'attaquent à EDF, Interview de Philippe Page Le Merour, élu CGT et Secrétaire du CSE Central d’EDF SA dans Le Média « On est hostile depuis le début [au projet HERCULE], cela fait deux ans qu’on manifeste notre opposition à ce projet parce que […] on va diviser et mettre en concurrence les trois moyens de production d’EDF qui sont le nucléaire, l’hydraulique et le renouvelable, au lieu de les faire fonctionner en complémentarité. »
8 avril 1946 : Publication de la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz et de création d’EDF, dans un contexte de conquêtes sociales sans précédents d’après-guerre,

8 avril 2021 : Depuis 18 mois les agents d’EDF sont engagés pour stopper le démantèlement de l’entreprise EDF, défendre le secteur public de l’électricité et sortir ce bien essentiel qu’est l’électricité, des lois absurdes du marché. L’idée est plus que jamais moderne et essentielle face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, exacerbés par la crise sanitaire que nous traversons.

 

Projet Hercule : les prédateurs s’attaquent à EDF, Interview de Philippe Page Le Merour, élu CGT et Secrétaire du CSE Central d’EDF SA dans Le Média

« On est hostile depuis le début [au projet HERCULE], cela fait deux ans qu’on manifeste notre opposition à ce projet parce que […] on va diviser et mettre en concurrence les trois moyens de production d’EDF qui sont le nucléaire, l’hydraulique et le renouvelable, au lieu de les faire fonctionner en complémentarité. »

Pour écouter l’interview dans son intégralité :
https://www.youtube.com/watch?v=sqDlLrByWkw&t=275s
(à partir de la minute 4:35)

Hercule, un projet de mise en concurrence idéologique

« On a un projet [HERCULE] qui propose que le risque d’investissement sur les grosses installations nucléaires ou hydrauliques soit tenu par l’argent public et que finalement, là où on dégage de la valeur à court terme, ce soit finalement ouvert aux investisseurs. C’est un peu facile … au moment où on est face à un mur d’investissements [sur les moyens de production].»

« A partir du moment où on sépare des activités, on casse non seulement des complémentarités, mais on crée des interfaces […] qui viennent augmenter la facture et complexifier le système. C’est donc pertinent pour une seule catégorie : ceux qui viennent faire de l’argent sur le marché de l’énergie. »

« Les prix de l’électricité ont augmenté de plus de 50% depuis l’ouverture à la concurrence, c’est une négation de la religion bruxelloise. […] Les recettes qui sont appliquées, demandées, exigées font partie d’une époque qui devrait avoir déjà disparu, puisqu’on nous applique les recettes de Tatcher et de Reagan […] c’est une catastrophe pour tout le monde. »

Le Service Public avant tout !

« La notion de service public doit être remise sur la table de façon très ferme […] Comment on a pu dans ce pays en 1946 avoir ce socle qui englobait la nationalisation de l’énergie, la Sécurité Sociale, la nationalisation du secteur bancaire […] avec des textes d’un modernisme extraordinaire, et que depuis, on a une véritable régression, c’est-à-dire qu’on a transformé la protection de l’intérêt général en protection d’intérêts privés. »

« La question fondamentale c’est de savoir si le service public de l’électricité en France doit appartenir aux Français, c’est-à-dire être public, et revenir à une énergie publique à 100% et que les choix qui sont opérés sont les choix de la nation, ou si on est sur le cadre du découpage et de la dilution. Car on a été échaudé : qu’est devenu GDF ? On est aujourd’hui dans une soupe d’OPA avec Total qui veut manger tout le monde. »

La dette, un alibi.

« La dette est un alibi pour les porteurs du projet HERCULE, une dette aux alentours de 44 milliards pour EDF pour investir dans les moyens de production, ce n’est pas dramatique, on a connu pire sans que cela n’effraie personne […] La grande différence, c’était qu’on était en EPIC [Établissement Public Industriel et Commercial], avec des emprunts garantis de l’État. »
« Ce qu’il faut regarder, c’est où vont les investissements, on ne fabrique pas des petits pois, on fait des investissements de production.»

« La dette n’est pas arrivée du jour au lendemain, elle a été construite […] : 1/3 c’est l’Etat qui depuis 2004 a pris 20 milliards d’Euros dans les caisses d’EDF ;1/3 ce sont les aventures à l’International […] c’est le fait des choix des dirigeants ; 1/3 est lié à l’ARENH »

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