L’actualité est marquée par la question du changement climatique, dont les enjeux sont d’importance pour le secteur de la production de l’électricité et la consommation d’énergie.

Dans la presse les déclarations du gouvernement sur la question énergétique et sur les besoins en termes de production d’électricité décarbonée se sont multipliées.

Nos directions se félicitent de toutes ces annonces, en particulier celles entérinant la construction de nouvelles centrales nucléaires, et qui font suite aux scénarios du RTE 1.

Pour qu’EDF puisse répondre à ces enjeux, la nécessité d’augmenter les effectifs dans toutes les entités est manifeste ainsi que celle d’organiser la gestion et la pérennisation des compétences dans les collectifs de travail. La R&D d’EDF et ses agents, chercheurs, techniciens, et fonctions supports constituent un des piliers pour parvenir à répondre aux besoins. Mais pour tout objectif, il faut des moyens, et pour la R&D, il faut des effectifs statutaires et des budgets à la hauteur des enjeux qui sont posés.

Or, les conditions actuelles sont dégradées : ci-dessous à titre d’exemple est retracée la baisse des effectifs R&D depuis les 6 dernières années, avec une baisse depuis 2005 de plus de 300 agents soit l’équivalent de la suppression de 2 départements de la R&D.

Année Effectifs statutaires Variation
2015 2123  
2016 2022 -101
2017 1942 -80
2018 1897 -45
2019 1861 -36
2020 1845 -16
2021 1815 -30


Ces baisses d’effectifs statutaires, dénoncées depuis de nombreuses années par la CGT, conduisent à l’augmentation de la charge de travail des chercheurs et à un affaiblissement de nos activités de recherche, une baisse considérable de nos projets R&D, ainsi qu’à une dégradation des conditions de travail bien perceptible par tous avec un constat d’augmentation des Risques Psycho Sociaux et de l’accidentologie associée.

Face à cette situation, la direction n’entrevoit aujourd’hui qu’une seule stratégie : celle du renoncement à certaines activités en affichant que le message est passé auprès de tous les chefs de départements pour ne plus faire rentrer un ordonnancement surchargé au chausse pied et s’adapter aux baisses d’effectifs….

La direction se cache derrière des soi-disant besoins d’économie et continue de justifier la baisse des effectifs à la R&D.

Les derniers résultats d’EDF en hausse en 2021, l’annonce d’1 Milliard de versement d’avances sur dividendes aux actionnaires ou encore le fait que l’entreprise s’autorise des pertes dans des opérations boursières (400 millions dernièrement et des ventes à perte à l’étranger, soit quasiment l’équivalent du budget de la R&D d’EDF !) démontre qu’il serait possible de faire d’autres choix.

La diminution des effectifs de R&D est non justifiable dans cette période clé qui nécessite, plus que jamais, des efforts importants de R&D sur les questions d’énergie, de production d’électricité décarbonée, de transferts d’usages vers l’électricité, pour répondre au double enjeu social et environnemental.

Le renoncement » à certaines des activités de recherche prôné par la direction de la R&D, alors même que les demandes des directions opérationnelles et les besoins en développement des compétences sont grandissants, est irresponsable.

La Direction de l’Ingénierie annonce 400 recrutements pour 2022 : c’est une très bonne chose…à condition que ce soient des embauches statutaires.
A la R&D, aussi, il faut un plan massif d’embauches au Statut pour permettre de répondre aux enjeux et aux besoins.

Nous avons donc décidé de lancer une campagne pour exiger la hausse des effectifs statutaires.

En cette période de construction des programmes d’activités pour 2022, nous vous invitons à nous faire remonter les besoins que vous constatez dans vos groupes, départements et pour vos projets.

1 La CGT rappelle que ces scénarios s’inscrivent dans le cadre de la loi de Transition Énergétique de 2015 (Loi Royal-Hollande) que la CGT avait combattu car son objectif est de faire baisser la consommation d’énergie sans tenir compte des besoins.