Le 30 juin 2020, la Tranche n° 2, du Centre Nucléaire de Production d’Electricité de Fessenheim a été déconnectée du réseau électrique, son réacteur de 900 Mégawatts mis à l’arrêt définitif.

La fin de production de cette usine est historique en France :

  • C’est la première fois qu’une centrale nucléaire est condamnée à la fermeture sans raison technique. Son fonctionnement a toujours été validé par l’Autorité de sureté nucléaire.
  • C’est la première fois qu’une centrale nucléaire est condamnée à la fermeture sans raison économique. L’opérateur EDF possédait un outil performant et efficace pour assurer une production de mégawatts à prix faible pour le pays.
  • C’est la première fois qu’une centrale nucléaire est condamnée à la fermeture par une décision guidée par des considérations électorales conjoncturelles plutôt que par des choix économiques, sociaux et environnementaux structurels.

La crise pandémique a braqué les projecteurs, au-delà des acteurs du système de santé, sur l’importance vitale de la continuité de fonctionnement du système électrique. Il aurait été catastrophique et inimaginable que des interruptions de fourniture ajoutent une crise de l’énergie à la crise sanitaire et économique ainsi qu’aux difficultés éprouvées par la population. Dans ce contexte, les agents du service public de l’énergie n’ont pas failli à leurs missions, en assurant les opérations d’exploitation et de maintenance afin de garantir la plus grande capacité de production disponible aujourd’hui et pour les prochains hivers.

Fâcheusement, les conclusions de la Programmation pluriannuelle de l’énergie amènent à vouloir sacrifier des moyens de production pilotable, nucléaire et thermique à flamme, outils du service public financés par les usagers. Pour la CGT cette transition politique du système électrique sous-estime fortement les conséquences à court terme sur la sécurité d’approvisionnement, sera un frein au développement industriel et aura un coût élevé pour tous les usagers. La CGT rappelle que le mix électrique français actuel est efficient et déjà bas carbone.

Face aux inquiétudes sur de possibles coupures d’électricité en cas de vagues de froid, la CGT a une certitude : la responsabilité des gouvernements successifs est engagée avec la fermeture de la centrale de Fessenheim. Ce sont 1800 MW qui manqueront à l’appel cet hiver dans la région Grand Est. Nos voisins allemands viennent de démarrer, à Datteln, le 30 mai 2020, une centrale à charbon de 1100 MW. Vive le climat ! Et notre Ministre de la Transition écologique et solidaire affirme que grâce aux importations d’électricité, notamment d’Allemagne, nous pourrions passer l’hiver sans coupure…

Pour sortir de la crise économique actuelle, la CGT, avec l’appui des 220 000 salariés de la 3ème filière industrielle française, pose la nécessité d’un programme de renouvellement du parc nucléaire existant adapté à nos capacités industrielles.