La présentation du rapport du médecin du travail pour l’année 2018 est à l’ordre du jour de ce CE.

Le rapport présenté porte uniquement sur le site des Renardières. Pas de rapport de médecin pour Saclay ni pour Chatou. (référence à l’obligation légale d’avoir un rapport annuel couvrant l’ensemble du personnel avant avril de l’année suivante?) De plus, contrairement aux années précédentes, il n’y aura pas de présentation dans les CHSCT, lieux privilégiés de proximité pour aborder les questions de santé au travail.

C’est le résultat visible d’un fonctionnement très dégradé de notre service de santé au travail  pour l’année 2018, qui a fonctionné avec un seul médecin titulaire, disposant de 25h de travail hebdomadaire, à partir du mois de juillet.

Nous remercions le médecin du travail des Renardières pour ce rapport détaillé de la situation de la santé des salariés du site des renardières. Nous remercions également les infirmières des 3 sites pour les rapports qu’elles ont rédigés. Tous font état des conditions difficiles d’exercice du travail pendant la deuxième moitié de l’année 2018.

La CGT a dénoncé à de multiples reprises en 2018 ces insuffisances manifestes de moyens. Ces services sont pourtant un pilier fondamental pour assurer la prévention et la protection en matière de santé des agents !

La nouvelle organisation du service de santé au travail, à laquelle nous nous sommes opposée, a entériné l’affaiblissement des moyens puisque le nouveau médecin recruté n’assure que 2 jours de présence par semaine pour la R&D (1jour à Chatou, 1 jour à Saclay) et les infirmières sont également en effectifs réduits.

Pourtant, l’augmentation des risques psycho-sociaux à la R&D est bien réelle. Nous alertons depuis de nombreux mois sur ce sujet, sans être écoutés mais cette fois les indicateurs factuels fournis dans ces rapports le prouvent. Les Risques Psychosociaux recensés par le médecin des Renardières ont progressé de près de 70% en 2 ans.

Quelques chiffres tirés du rapport du médecin, pour le seul site des renardières, sur les effectifs exposés à un risque psycho-social :

  • 16 du fait de l’évolution du contenu du travail, contre 6 en 2016.
  • 65 du fait de l’organisation du travail, contre 38 en 2016 (cela inclut surcharge, intensification, réduction des marges de manœuvre)
  • 45 du fait des conditions sociales d’exercice de l’activité contre 31 en 2016.

L’augmentation de la souffrance au travail est largement corrélée à la dégradation des conditions de travail. La réduction des effectifs, la surcharge de travail, l’évolution de l’organisation du travail, l’incertitude sur l’avenir des activités de la R&D d’EDF (renforcée aujourd’hui par le projet Hercule) en sont une cause majeure. Nous dénonçons également la désinvolture avec laquelle de nombreux managers règlent les problèmes  humains ou techniques rencontrés au sein de leurs équipes. Au-delà de l’impact négatif de ces pratiques managériales sur la pérennité de nos savoirs-faire, nous constatons que les dégâts humains se multiplient. Les chiffres fournis en sont de nouveau l’illustration.

Nous déplorons l’absence de mesures efficaces de la part de la direction pour enrayer l’augmentation des RPS.

Nous n’avons pas de données intermédiaires du médecin pour 2019 mais un chiffre de 2019 est alarmant : le nombre des accidents du travail recensé pour l’ensemble de la R&D entre janvier et aout 2019. Il est 2 fois plus important que le nombre moyen d’accidents au cours des 3 dernières années complètes. 35 accidents du travail recensés depuis le début de l’année, alors qu’il y en a eu 18 en moyenne sur les 3 dernières années. 20 accidents du travail et 15 accidents de trajet. Pour ce début 2019, le taux de fréquence des accidents de travail à la R&D est 50% plus élevé que pour l’ensemble de l’entreprise EDF !

Mr le directeur, allez-vous continuer de nier cette réalité de dégradation des conditions de travail à la R&D, impliquant un risque pour la santé des salariés ?

Notre première conclusion est que vous devez mettre un terme aux réductions d’effectifs.

Nous vous demandons également de nous présenter un plan de prévention concret permettant la protection de la santé des agents. Propositions ? Revoir le dimensionnement du service de santé au travail ?

D’autre part, nous avons décidé d’adresser un courrier à l’inspecteur du travail de Palaiseau afin de l’informer  de situations critiques insuffisamment considérées à ce jour par la direction, malgré nos sollicitations.