La publication des comptes annuels d’EDF de bons niveaux coïncide avec le top départ des grandes manœuvres visant à l’éclatement de l’entreprise.

Comme l’évoquait la CGT en novembre 2018, un plan de séparation des activités d’EDF SA est à l’étude. Celui-ci pourrait consister en la séparation des activités liées au parc nucléaire de celles liées aux autres activités d’EDF.

Suite à son renouvellement de mandat, le Président d’EDF annonce qu’il souhaite créer plusieurs sociétés, l’une correspondant aux “investissements de très long terme et [une autre dédiée] aux investissements à moins long terme”.

Les difficultés actuelles d’EDF sont liées en grande part au fonctionnement des marchés de l’électricité. Un prix de vente géré par une bourse rend impossible de prévoir l’évolution dans le temps, du prix de vente du kWh.

Notre constat est que les dirigeants et l’état gèrent l’entreprise dans les seuls intérêts des financiers. Nous exigeons de l’Etat un bilan sincère de 20 ans de dérégulation effrénée.

Ainsi, on nationaliserait les activités au long cours et on créerait des entités privées pour les activités qui ont un retour sur investissement plus rapide. Le terme “groupe intégré”  est employé pour ne pas avouer qu’il n’y aurait plus d'”entreprise intégrée”. Des titres de presse parlent aussi de “nationalisation du nucléaire” mais sans dire ce qu’il adviendra des multiples autres activités d’EDF (ingénierie, R&D, services supports, hydroélectricité, thermique, SEI…).

Selon les scénarios parus dans la presse, ENEDIS et EDF Renouvelables pourraient être dans la partie semi-privatisée. Pourtant, un parc d’énergies renouvelables ou un réseau de distribution ont une durée de vie allant de 20 ans à plusieurs siècles ! En fait, puisque ces activités sont, soit subventionnées, soit régulées, donc générant une rente assurée sans beaucoup investir, elles intéressent fortement les marchés financiers ! EDF serait ainsi privée de ces ressources régulières.

De plus, la séparation d’EDF en plusieurs entités ne faciliterait en rien les investissements futurs. Le fait qu’EDF soit une entreprise intégrée n’a aucun rapport avec les difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui. EDF a toujours été intégrée et c’est ce qui lui a permis d’optimiser ses coûts, ses compétences, de prévoir ses investissements industriels à long terme. EDF n’est pas constituée de “morceaux autoportants” qu’on peut jeter à droite à gauche pour créer une holding au service du seul capital.

EDF n’est pourtant pas une entreprise comme les autres car l’électricité n’est pas un bien comme les autres. EDF, rassemblant des métiers et des entités complémentaires, constitue un bien de la Nation, permettant l’optimisation du service pour les citoyens.

Cette scission signifierait aussi que les agents d’EDF n’appartiendraient plus à la même entreprise, favorisant ainsi la fragilisation du statut national des IEG. Les employeurs de la branche professionnelle des IEG souhaitent en effet mettre en place du dumping social et le font déjà avec la généralisation de la sous-traitance.

Un scénario de type SNCF avec une entité de tête, plusieurs filiales ainsi que la suppression du statut national est un risque certain.

Ce plan cache que le Président d’EDF pourrait être le premier à engager la privatisation des concessions hydroélectriques, entrainant un morcelage de l’hydroélectricité et une remise clé en mains au privé des ouvrages publics. Tout cela au mépris de la sécurité du système électrique et d’une gestion de la ressource en eau correspondant à l’intérêt général.

La CGT Mines-énergie considère que le maintien de l’intégrité des activités d’EDF au sein d’une seule et même entreprise est indispensable et revendique la mise en place d’un service public de l’énergie, monopole public, régulé, qui bénéficie aux usagers et à la Nation.

 

2019 est une année charnière pour EDF.
Les usagers et les salariés passent avant les marchés financiers !
Oui à une entreprise EDF intégrée 100% publique.