Tout le monde n’a pas la même culture du risque !

La démission du directeur financier d’EDF illustre la forte et ample controverse traversant l’entreprise sur le projet actuel d’EPR en Grande-Bretagne. Lors de son entrevue avec le président d’EDF, le 12 février dernier, la FNME CGT avait largement développé son point de vue : le projet Hinkley Point doit impérativement être différé.

En effet, l’entreprise connaît une situation financière dégradée, dénoncée par la mise en alerte économique du CCE d’EDF SA. Le projet anglais qui s’élèverait pour EDF à 24 milliards d’euros pourrait porter un coup fatal à l’entreprise publique.

Lors de cet entretien, le président s’est arc-bouté sur ses certitudes, concernant l’intérêt industriel et la viabilité financière de ce projet, très contesté au sein de l’entreprise. Pour sa part, la FNME CGT, en a souligné les risques industriels et financiers pouvant affecter la pérennité même de l’entreprise ; elle a resitué le projet britannique en relation à ses priorités industrielles, à savoir : assurer, par une bonne allocation des moyens humains et financiers, la réalisation du programme de Grand Carénage, mener à bonne fin le chantier de l’EPR Flamanville 3 et en tirer le meilleur retour d’expérience pour la mise au point, sans retard, d’une version optimisée attendue pour le renouvellement du parc nucléaire français.

Ces différences fondamentales de positionnement illustrent le manque de connaissance de la filière industrielle du nucléaire par le gouvernement et la direction d’EDF qui appliquent à ce secteur un raisonnement financier à court terme. Les questions techniques, industrielles sont éludées ou contournées, y compris potentiellement au détriment de l’emploi sur le territoire français puisque le président envisage pour ce projet de commander des pièces au Japon plutôt qu’à AREVA. La FNME CGT avait terminé son entrevue en alertant le président sur le positionnement et l’appréciation de l’encadrement jusque dans son proche entourage et son comité de direction sur le projet d’EPR HPC.

La démission du directeur financier en témoigne aujourd’hui.

Pour la FNME CGT, il est temps que le gouvernement et le président d’EDF décident de différer ce projet qui conduirait l’entreprise à un risque de rupture majeur.

La FNME CGT propose maintenant de donner la parole aux salariés.