Pour cet épisode 11 de la série « Sortons l’électricité du marché », la CGT vous propose cet interview Blast de Laurent Lavallée, directeur associé d’une société d’audit. Il est missionné par des syndicats ou des comités d’entreprise pour faire entendre la voix des salariés dans les conflits et les restructurations en cours. Bon connaisseur d’EDF, et explique avec son point de vue d’expert les raisons pour lesquelles le projet Hercule de restructuration de la société publique semble mis en sommeil mais que l’État français pousse fortement en coulisse pour le faire aboutir.

8 avril 1946 : Publication de la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz et de création d’EDF, dans un contexte de conquêtes sociales sans précédents d’après-guerre,

8 avril 2021 : Depuis 18 mois les agents d’EDF sont engagés pour stopper le démantèlement de l’entreprise EDF, défendre le secteur public de l’électricité et sortir ce bien essentiel qu’est l’électricité, des lois absurdes du marché. L’idée est plus que jamais moderne et essentielle face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, exacerbés par la crise sanitaire que nous traversons.

 

Pour cet épisode 11 de la série « Sortons l’électricité du marché », la CGT vous propose cet interview Blast de Laurent Lavallée, directeur associé d’une société d’audit. Il est missionné par des syndicats ou des comités d’entreprise pour faire entendre la voix des salariés dans les conflits et les restructurations en cours. Bon connaisseur d’EDF, et explique avec son point de vue d’expert les raisons pour lesquelles le projet Hercule de restructuration de la société publique semble mis en sommeil mais que l’État français pousse fortement en coulisse pour le faire aboutir.

Dans cet interview, il est clairement dit que la mobilisation a permis que le gouvernement soit obligé d’indiquer qu’il ne parlait plus du projet Hercule. C’est un recul important même si leur objectif est maintenu avec un autre projet néfaste qui pourrait voir le jour …

C’est pourquoi nous devons poursuivre la mobilisation et nous retrouver nombreux à la manifestation nationale du 22 juin prochain pour le retrait du projet de démantèlement d’EDF quel qu’en soit le nom, Hercule ou Grand-EDF

Si la vidéo de délarre pas, vous pouvez suivre cette interview sur Youtube en cliquant sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=7n_9dXh4qdU.

Résumé en quelques extraits choisis

Re-posons le contexte de libéralisation dans lequel s’inscrit le projet de démantèlement d’EDF.
« EDF a été mis en place pour fournir de l’électricité à tout le monde, de façon égalitaire sur tout le territoire, à des prix accessibles, et pour garantir l’indépendance énergétique de la France. On peut dire que le contrat a été atteint. Pourquoi remettre tout cela en cause ? […] On ne peut pas dire que le monopole public a été défaillant à remplir ses missions. »
« On veut nous faire croire que c’est une problématique de défense corporatiste du statut. La question est bien plutôt : pourquoi veut-on casser un monopole ? Est-ce que le fait de casser ce monopole s’avère efficace pour la collectivité, pour le bien public, pour l’usager ? »
« Si quelqu’un est capable de démontrer que l’ouverture à la concurrence a produit des gains ou pour les usagers ou pour la collectivité. C’est impossible. Ça n’existe pas. Il y a une perte d’efficacité. »
« On demande [aujourd’hui] à EDF d’aider la concurrence à s’installer contre lui. EDF a été perdant sur tous les plans et contraint de vendre à Total ou Direct Energie son électricité à bas prix. A partir de ce moment-là, EDF se retrouve dans une situation financière difficile.»

Et ce que prépare ce projet de démantèlement d’EDF finalement c’est …
Toutes les filiales d’EDF ne sont pas excédentaires même si le groupe est excédentaire, et surtout il y a une activité qui génère du cash (environ 500 à 600 millions de dividendes) c’est la distribution d’électricité. Démanteler EDF c’est un gage donné à la Commission Européenne et cela signifie que les différentes branches vont fonctionner de façon autonome. »

                             Source : Extrait de l’Express du 10/6/2021

« Hercule, c’est le démantèlement en plusieurs entités, mais en plus on va faire rentrer des capitaux privés dans une des activités [Enedis]. »
L’arrêt d’Hercule, c’est ce qui transparait dans les déclarations, mais il existe actuellement un texte de projet de loi de transformation d’EDF, donc rien n’indique que L’État a renoncé. »
« Aujourd’hui, on [le cabinet 3 E] travaille pour le compte des représentants du personnel sur la base de documents qui circulent, mais on n’a pas fait d’audit officiel du projet [Hercule], et c’est bien là le scandale, c’est qu’il n’y a rien, pas de projet concret présenté aux représentants des salariés, ni aux parlementaires. »
Le vrai combat il est là aujourd’hui sur l’énergie, car on veut faire rentrer dans Enedis des capitaux privés. Ce qui pose ensuite des questions sur l’intérêt général, puisque ce seront des capitaux privés qui vont piloter des choses aussi importantes que la distribution d’électricité. » « Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il n’y a pas de débat, on est en train de démanteler EDF qui touche tout le monde et il n’y a aucun débat. »
« Tout est possible si on ne se mobilise pas. Si on ne s’était pas mobilisé, ce serait déjà fait ».
« Les syndicats sont très actifs, et certains ont même proposé leur contre-projet, comme la CGT et son programme Progressiste de l’Energie »

Concernant les conditions de travail des salariés à EDF :
« On a des difficultés à partir du moment où on était agent, au service des usagers, pour un bien commun. Depuis plusieurs années, on explique que non, on est salarié, et qu’on doit contribuer à dégager de la marge et à réduire les coûts. »

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