EDF prépare des recrutements "nouvelle formule" pour sa filiale EDVANCE. Le groupe énergétique projette de donner à la société dédiée à l'ingénierie du nouveau nucléaire, qu'il codétient avec Framatome, la capacité de recruter en propre ses salariés. Ce dispositif, qui vise à réduire la part de sous-traitance, est accueilli avec réserve par le chaudronnier nucléaire.

8 avril 1946 : Publication de la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz et de création d’EDF, dans un contexte de conquêtes sociales sans précédents d’après-guerre,

8 avril 2021 : Depuis 18 mois les agents d’EDF sont engagés pour stopper le démantèlement de l’entreprise EDF, défendre le secteur public de l’électricité et sortir ce bien essentiel qu’est l’électricité, des lois absurdes du marché. L’idée est plus que jamais moderne et essentielle face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, exacerbés par la crise sanitaire que nous traversons.

Défendre le statut des IEG.

 

LA CGT appelle à la manifestation NATIONALE à PARIS LE 22 JUIN POUR LE RETRAIT du projet HERCULE ou « Grand EDF »

Le 22 juin 1946 était créé le Statut du Personnel des Industries Electriques et Gazières

Le projet Hercule/grand EDF est une menace aussi pour le Statut, un exemple avec EDVANCE ?

Des employeurs décomplexés qui veulent payer le moins cher possible leurs ingénieurs !

C’est ce que vous lirez dans l’article de « la lettre A » reproduit ci –dessous :

EDF prépare des recrutements “nouvelle formule” pour sa filiale EDVANCE.

Le groupe énergétique projette de donner à la société dédiée à l’ingénierie du nouveau nucléaire, qu’il codétient avec Framatome, la capacité de recruter en propre ses salariés. Ce dispositif, qui vise à réduire la part de sous-traitance, est accueilli avec réserve par le chaudronnier nucléaire.

L’annonce a été faite le26 avril en interne aux représentants des salariés par Thierry Schall le président d’EDVANCE : la filiale d’ingénierie nucléaire qu’EDF codétient avec Framatome pourrait se voir dotée d’une capacité de recrutement en propre. Créée en 2017 après une scission d’AREVA pour regrouper les compétences des ingénieurs d’EDF et de Framatome sur les projets liées au nouveau nucléaire, cette entreprise compte désormais 3000 salariés pour 605 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Comme acté à sa création, EDVANCE fait coexister trois statuts dans ses effectifs : les ingénieurs mis à disposition par EDF (dont le coût salarial est d’environ 100 euros/heure compte tenu de leur appartenance au statut des industries électriques et gazières – IEG), ceux mis à disposition de Framatome (80 à 85 euros) et ceux adressés par des prestataires (90 euros). Ces derniers représentent aujourd’hui la moitié des collaborateurs. En donnant la possibilité d’embaucher des salariés avec un contrat « EDVANCE » à un coût analogue à ceux des ingénieurs de Framatome. EDF espère faire des économies en diminuant son recours aux sous-traitants. Objectif : réduire leur proportion à 30% d’ici cinq ans.

Quatre statuts dans la même entreprise
Les salariés d’EDVANCE cohabiteraient alors sous quatre statuts distincts (les « EDVANCE » sous convention SYNTEC, ceux issus d’EDF et de Framatome et les sous-traitants). Autre argument avancé par le groupe pour justifier cette intégration : une meilleure répartition de ses effectifs en fonction des chantiers à venir, à l’instar des projets de construction d’EPR à Jaitapur en Inde ou de ceux de Sizewell au Royaume-Uni. Pour inciter les prestataires à rejoindre EDVANCE, l’énergéticien envisagerait d’accompagner ces contrats de mesures sociales substantielles (Protection sociale du groupe EDF, participation, intéressement etc …). Un panier garni qui s’avérera moins onéreux pour lui que de procéder à des recrutements au Statut des IEG.
Côté Framatome, la nouvelle est accueillie avec circonspection. Au-delà du fait qu’à la création de la coentreprise, la direction d’EDF avait assuré qu’aucun collaborateur ne serait embauché en propre mais seulement via les statuts des maisons mères, le chaudronnier redoute de se voir dépossédé de son coeur de métier (ingénierie dédiée aux composants clés des centrales comme l’îlot, le contrôle-commande, les cuves …), au profit des salariés d’EDVANCE (LLA du 20/09/18).

Autre crainte pour l’entreprise dirigée par Bernard Fontana : la baisse de la valorisation du protocole sur l’utilisation de la propriété intellectuelle (PIDU) de Framatome, signé avec EDF lors de la création d’EDVANCE. Ce contrat assure à Framatome une rentrée d’argent pouvant s’élever jusqu’à 100 millions d’euros sur dix ans. En étant progressivement intégré par les salariés d’EDVANCE, le savoir-faire spécifique apporté par Framatome serait mécaniquement dilué et sa valeur aussi. Le premier contrat PIDU de cinq ans arriver à terme en 2022 et doit être renouvelé.

Le changement proposé par la direction d’EDF doit désormais passer devant les organisations syndicales. Mais le calendrier est serré : les premiers recrutements en contrat « EDVANCE » sont prévus dès septembre.

La CGT R&D rappelle que la convention Syntec est une des plus mauvaises conventions collectives, et ne garantit à peine plus que les droits contenus dans le code du travail : par exemple, l’entreprise peut licencier ses salariés du jour au lendemain etc …

Et ajouter quelques droits supplémentaires ne changera rien. Pour la CGT EDF R&D, Il y a une question de principe essentiel : appliquer l’égalité des droits pour tous les salariés d’une même entreprise ou structure en appliquant bien entendu le meilleur des Statuts.

Le Statut du personnel des IEG doit s’appliquer à tous les salariés travaillant dans les entreprises de la Branche des Industries Electriques et Gazières.

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