Nous découvrons qu’avec la refonte de l’application de l’IRSN SISERI, les suivis médicaux n’y sont plus tracés.
S’agissant des CNPE, on sait que la base médicale doit être mise à jour avec une nouvelle attestation de suivi individuel renforcé présentée tous les deux ans à l’infirmerie pour la catégorie B, sinon on est bloqué aux portiques, mais qu’en est-il des autres situations ? Pour les travailleurs hors CNPE, si le suivi médical obligatoire n’est pas effectué et pas tracé dans SISERI, comment la surveillance peut s’effectuer sans les données enregistrées dans l’application de l’IRSN.
Nous pensons notamment aux situations réelles où les médecins du travail sont surchargés et ne peuvent réaliser à temps les suivis médicaux. Dans ce cas, il n’y aurait aucune trace dans l’application de ces retards ou d’absence de suivi.
Par ailleurs, nous apprenons, que les travailleurs Non classé qui pourraient être définis comme tel à la R&D ne doivent plus apparaitre dans l’application. Or, on apprend aussi que des propositions de déclassement concerneraient des collègues de MMC, propositions auxquelles la médecine du travail de la R&D ne verraient pas d’inconvénient. Apparemment, des travailleurs non classés, peuvent encore aller en zone contrôlée ou verte dans les centrales mais après une formation obligatoire de 2 jours et de multiples restrictions. Cela veut dire que non seulement ces collègues ne seraient plus référencées dans SISERI, mais en plus ne bénéficieraient plus du SIR.
Il ne faudrait pas que les médecins du travail, parce qu’ils sont surchargés, expriment le besoin de ne classer B que les agents qu’ils estiment les plus exposés pour faire face à leur tâche. Ou bien que les employeurs y voient un moyen de se dégager de leur responsabilité si une maladie qui pourrait être associée à une faible exposition se présente puisque c’est à l’employeur de décider du classement.
Nous aimerions bien connaître les vraies raisons qui ont poussé l’IRSN à faire ces choix en dehors de l’aspect réglementaire ne l’obligeait pas à conserver certaines dispositions. Est-ce qu’il s’agit des mêmes raisons qui ont conduits à de nombreuses modifications de la réglementation sur le suivi médical, pour pallier le déficit en médecins du travail, au détriment de la santé et de la sécurité des travailleurs.