Ensemble pour l’avenir d’EDF

Le mot du Délégué syndical central Philippe PAGE-LE-MEROUR

Les semaines qui viennent seront déterminantes quant à l’avenir d’EDF !

Les annonces qui seront faites, fin octobre, par le gouvernement en conclusion du débat de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) peuvent entrainer des fermetures définitives de moyens de production nucléaire (bien au-delà de Fessenheim) et thermique, confirmer le bradage des concessions hydrauliques, et organiser la découpe de l’entreprise pour favoriser un « mouroir » des activités nucléaires au sein d’une société séparée du reste de nos activités qui elles seraient livrées au marché… pour mourir autrement. Le risque est donc sans précédent : Dislocation totale d’EDF !

Vont être tout aussi déterminantes, pour votre représentation de salariés dans un nouveau système appelé CSE (Comité Social et Économique), les négociations qui débutent le 4 octobre à EDF. Au-delà de la suppression des CHSCT, des CE , des instances DP, la direction envisage une double peine par une fusion massive des établissements et ceci dans toutes les directions ! C’est le contraire de toute notion de décentralisation. Le risque est là aussi sans précédent depuis 1946 : que vous n’ayez plus que des représentants syndicaux exilés à Paris sans instances locales vous permettant de peser régulièrement, avec vos élus issus de vos services pour intervenir dans les choix qui concernent votre quotidien au travail !

La CGT considère qu’il n’existe qu’une seule parade à ces deux dangers qui transformeraient totalement et définitivement votre univers professionnel : la mobilisation massive de tout le Personnel dès ce 9 octobre.

Vous avez entre les mains, le premier numéro du journal de la CGT d’EDF : ENSEMBLE pour l’avenir d’EDF. L’idée n’est pas de porter le patriotisme d’entreprise cher à nos directions qui mènent l’entreprise vers son déclin annoncé. Non, nous voulons éclairer l’actualité de notre entreprise, sa réalité sans éléments de langage, sans filtre managérial. Parler de la vie telle qu’elle est pour qu’ensemble nous la fassions comme nous la rêvons. Le 9 octobre prochain sera une grande journée d’action pour défendre notre système social français : retraite, sécurité sociale, service public dont EDF reste une référence.

Oui, le 9 octobre, retrouvons nous pour :

  • Suppression de la hausse de CSG et augmentation des pensions immédiates pour les retraité.es !
  • Ouverture de vraies négociations salariales (Salaire National de Base) dans les IEG
  • Réponses positives aux nombreux cahiers de revendications en cours dans l’ensemble du pays qui touchent notamment les questions d’organisation du travail, de conditions de travail, d’emplois, etc.
  • Ouverture d’un grand débat national sur l’avenir du service public de l’énergie et de ses filières avec comme base les préconisations effectuées par la FNME CGT.

Droits familiaux applicables au 01/01/2019

2 points de vigilance :

Les agents parents ont le choix entre garder leur sursalaire familial pour 10 ans ou basculer dans le forfait familial. En l’absence de choix, le forfait sera appliqué. Attention, pour les familles nombreuses l’impact du choix peut être lourd.
Les agents parents ont aussi le choix entre utilisation du congés parents ou de chèques emploi-service pour 2019.

Attention, en l’absence de choix avant le 31 octobre, ils n’auront rien dans ce domaine en 2019.

OÙ VA LA R&D D’EDF ?
De nouvelles baisses d’effectifs seraient insoutenables !!

De 2700 agents en 2000, les effectifs de la R&D n’ont pas cessé de baisser ces dernières années. Une première coupe importante a eu lieu en 2005 avec la suppression de 432 postes, dont une partie concernait le transfert de fonctions supports vers la DSP. Après une période de stabilisation, depuis 2016, c’est la chute (voir courbe) ! La direction de la R&D promet pourtant chaque année que les réductions d’effectifs de l’année en cours seront les dernières et qu’ensuite les effectifs de la R&D se stabiliseront.

Hélas, ce ne sont que des promesses sans fondement et les années 2019 à 2021 s’annoncent, encore une fois, sous un très mauvais jour. Les constats sont pourtant déjà alarmants sur la situation de notre R&D d’EDF, aussi bien sur le plan humain que technique, avec la disparition de pans entiers de compétences. L’orientation « client » ou la logique de court terme de la R&D mise en œuvre par nos directions est incompatible avec notre travail qui est de préparer l’avenir !

Notre analyse est que la R&D d’EDF fonctionne encore grâce à l’attachement des personnels au Service Public EDF et au travail de R&D. Voilà pourquoi nous portons la revendication que la R&D doit rester intégrée (production-transport-distribution- commercialisation) pour continuer de répondre efficacement aux besoins en électricité de la collectivité, en assurant la sécurité d’approvisionnement et la préservation de l’environnement. Cela reste plus que jamais d’actualité.

 

La colère monte dans le nucléaire
Le travail doit retrouver son humanité

Les salariés des unités de production nucléaire d’électricité sont en manque de reconnaissance et le font savoir. Depuis ce printemps, les sites se mettent en grève au gré des arrêts de tranche pour exiger une juste répartition des richesses générées par le travail des salariés ( agents statutaires et travailleurs prestataires).

Leurs revendications portent sur des augmentations de salaire, la réduction du temps de travail, l’amélioration de leurs conditions de travail, la ré internalisation des activités sous-traitées, l’égalité professionnelle. Ils en ont assez de voir décliner le climat social de leur entreprise par l’entremise des politiques industrielles mises en œuvre ces dernières années, qui apportent un tel niveau d’inhumanité que des salariés prestataires sont retrouvés morts, de misère, dans leur véhicule transformé en dortoir ou qu’un autre, en détresse médicale, reste enfermé dans son bureau pendant 4 jours sans que personne ne vienne lui porter secours. Ils ne sont pas dupes que les rumeurs de cloisonnement des sites de production nucléaire transformeraient leur division en mouroir au fur et à mesure de fermeture de centrales envisagées par EDF à partir de 2029 à la suite de celle de Fessenheim.

Il suffit de subir la casse industrielle !
La CGT exige une DPNT* intégrée !

La DPNT veut fusionner de force au 1er janvier 2019 la DAIP* et de la DPIT*, avec une vision stratégique se limitant à encore diminuer les coûts pour vendre des services ailleurs…

Les agents ont raison d’être sceptiques quant à leur avenir professionnel dans cette division sans nom et sans perspective, révélatrice d’un certain pilotage à vue des dirigeants d’EDF. La Direction du Thermique a violemment fermé de nombreux sites (charbon, fioul…) et supprimé des centaines d’emplois malgré les immenses efforts collectifs fournis par les agents et les très bons résultats industriels.

Après seulement 10 ans d’existence, les agents de la DAIP ont tous subi de grosses réformes (Projet #DAIP 2.0) avec des répercussions lourdes pour en fait apprendre que la solution pérenne c’est un mariage avec la DPIT !

La seule justification de ce rapprochement DAIP-DPIT, serait que certains dirigeants d‘EDF SA veulent récupérer une partie des activités… et il faudrait accepter n’importe quoi en urgence pour éviter de se faire dépecer par notre propre entreprise ?

Face au non-sens industriel de cette fusion, à ces réorganisations de gribouille, la CGT exige une DPNT intégrée.

La CGT va lutter et se mobiliser pour sauver notre outil industriel ! Les hydrauliciennes et hydrauliciens n’ont donc pas le choix et vont une nouvelle fois se mobiliser massivement ce 9 octobre pour afficher leur détermination à s’opposer à la casse organisée de l’hydro par une direction d’EDF Hydro zélée et par l’Etat.

*DPNT : Direction du Parc Nucléaire et Thermique – *DAIP : Division Appui Industriel à la Production – *DPIT : Division, Production et Ingénierie Thermique

La casse de la DPIH…
Pardon ! EDF Hydro… s’accélère !

Alors que la réorganisation « Cap Hydro » est loin d’avoir démontré son efficacité, la direction continue à marche forcée la destruction de la division en annonçant à ses managers le regroupement de la Petite hydraulique au sein d’une même unité, la disparition de certains états-majors de sous-unités et des réductions drastiques dans les effectifs, tout ça sans aucune concertation avec les salariés, les IRP et les Organisations Syndicales.

Notre direction semble donc plus préoccupée par l’éclatement de la division que de l’avenir de ses concessions hydrauliques !

La désorganisation est en marche, avec l’externalisation des activités « coeur de métier », le glissement des responsabilités vers le bas, des réductions d’effectifs, une reconnaissance en berne, des modifications permanentes d’organigramme et une stigmatisation des aménagements non rentables.

Les hydrauliciennes et hydrauliciens n’ont donc pas le choix et vont une nouvelle fois se mobiliser massivement ce 9 octobre pour afficher leur détermination
à s’opposer à la casse organisée de l’hydro par une direction d’EDF Hydro zélée et par l’État.

Main basse sur la direction commerce

La direction a tout fait pour transformer la vente à l’usager « service public » en relation client « business »: centres d’appel de nuit des années 90 (qui ont vite fermés car trop cher et peu utiles), organisation du travail contraignante, objectifs ambitieux y compris de perte de segment de marché et enfin, externalisation des activités coeur. Les pertes de marchés Parts et Pro inhérente à la concurrence sont le prétexte pour réduire encore les effectifs au-delà du nombre de clients perdus (même si les parts de marché sont dramatiques pour le futur de l’entreprise).

Les agents culpabilisés, car considérés comme « coûts commerciaux », n’ont pas réussi à se mobiliser contre ces réformes incessantes. Enfin, comme chez ENGIE, la direction a décidé de fermer toutes les boutiques qui recevaient 3 millions de personnes. Les marchés Entreprises et Grandes Entreprises n’ont pas été épargnés non plus et les emplois de vendeurs notamment, ont été supprimés. Étonnant quand on doit « se battre » contre la concurrence. Le canal commercial rêvé doit être internet, dégraissage d’emplois assuré car c’est le client qui fait le travail !

D’un côté les économies énormes aux dépends de nos emplois, de l’autre la création de filiales. Les Commerciaux deviennent des porteurs d’affaires pour les filiales, nouveau business dont dépendrait la survie de Commerce. Après avoir vidé nos activités et nos compétences trop pointues, nous ne
serions plus en mesure de faire notre métier ou d’en développer d’autres. Or, qui empêche les Directions de nommer des Agents Statutaires dans des filiales comme Sowee. Qui empêche les Directions de ré-internaliser les activités.

Toutes ces réformes n’ont qu’un seul but, augmenter la marge pour combler les coûts liés à la désintégration d’une entreprise efficace, pour couvrir les coûts d’investissement à Hinckley Point, et surtout payer les actionnaires. Une seule issue, construire avec la CGT l’entreprise intégrée de demain dans un pôle public de l’énergie.

* La fédération CGT de l’énergie et ses syndicats présentent un film intitulé « Main basse sur l’énergie », réalisé par Gilles Balbastre, en partenariat avec « Là-bas-si-j’y-suis » pour montrer les conséquences de l’ouverture des marchés de l’énergie. A voir sur notre site.

Côté tertiaire et fonctions supports à EDF
Rien à gagner dans la réorganisation permanente !

Après avoir rassemblé une grosse partie du « tertiaire » sous l’étiquette DTEO*, nous nous interrogeons toujours sur l’objectif final de la direction. Quel avenir pour les fonctions supports à nos collègues ? Entre prestation et filiale en tout genre, fermeture de sites et réorganisation à tour de bras, que va-t-il rester des activités ? Quelles conséquences pour les unités « clientes » elles mêmes ciblées par les réductions d’effectifs ?

On nous assure qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Mais tout le monde sait parfaitement qu’il n’y a rien à gagner dans la réorganisation permanente dont le seul objectif est la productivité pour plus de rentabilité !! Le concept « excellence opérationnelle » nous est servi à toutes les sauces, on doit se méfier de ce qui se trame.Les agents du « Tertiaire » sont attachés à leur travail, et un travail bien fait, ils en mesurent l’utilité pour le bon fonctionnement de l’entreprise !!! Mais le pilotage à vue, des directions, fait perdre le sens du travail, cloisonne. Il est plus difficile de se situer et se projeter. La situation fait perdre en efficacité.

Des dossiers a priori anodins et au service des agents tels que MyHR et Welcome sont des prémices à la révision du contenu des métiers. L’évolution est inévitable et souhaitable. Le numérique remplace le travail humain. D’accord, alors on réduit le temps de travail avant de supprimer les effectifs !

Personne ne doit rester au bord de la route.

L’intérêt des professionnels formés aux métiers du tertiaire est un atout pour l’entreprise. Le tertiaire est un véritable service public interne. Imaginons que la paie ne soit plus versée, que les comptes ne soient plus faits, que les SI soient défaillants (ce qui leur arrive !) Sans des services tertiaires qui fonctionnent, l’entreprise ne pourra marcher que sur une jambe. Des propositions, la CGT en a pour faire évoluer, former les agents et maintenir les emplois statutaires dans des services indispensables au bon fonctionnement des autres métiers de l’entreprise.

*DTEO : Direction Transformation et Efficacité Opérationnelle

9 octobre : Rien de plus urgent que la grève pour

les conditions de travail, le statut, l’avenir d’EDF

 

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