François Dos Santos – Élu CGT du CCE d’EDF
Nous vivons le résultat de nombreuses années d’injustice sociale. L’aspiration légitime de voir ses conditions de vie s’améliorer ou de voir les générations futures vivre mieux que les précédentes est mise à mal. Cette espérance n’a qu’un nom : le progrès social.
Or, par la stagnation des salaires, les suppressions d’emplois, l’absence de perspectives de carrière, le report de l’âge de la retraite, la dégradation des services publics, le gouvernement et le patronat auront « tiré sur la corde » jusqu’au point de rupture.
A EDF aussi, on tire sur la corde. Le groupe EDF aura distribué 23 milliards d’euros à ses actionnaires en 12 ans. Pour pérenniser cette rente, l’état actionnaire et les directions gèlent les salaires, mais ils touchent aussi à nos conditions de vie et de travail: fermetures de sites, mutualisations, suppressions d’emploi, recours aux «open space», suppression de droits, tout est bon pour encore réaliser des économies.
Et dans notre travail, combien se plaignent du poids des procédures, d’une organisation inadaptée, de budgets rabotés. Plus les décideurs réorganisent, moins cela fonctionne! Quand arrêteront-ils de toujours parler de « process » et jamais de notre savoir-faire, du sens de notre travail, des problèmes quotidiens, de la transmission des savoirs ?
A cela s’ajoute la stratégie inconséquente d’EDF, davantage prête à donner des gages à ses actionnaires et à l’État qu’à améliorer le service public et préserver l’emploi. Comment peut-elle cautionner la fermeture de 14 tranches nucléaires, la mise en concurrence de l’hydroélectricité et pourquoi pas demain l’éclatement d’EDF ?
Face à des employeurs extrêmement organisés, les agents ne peuvent pas rester dans le « chacun pour soi ». La démarche syndicale de la CGT est l’espace pour construire le monde du travail que nous voulons demain. Quelles sont vos aspirations, comment en débattre pour trouver des revendications communes ? Comment construire le rapport de force qui mènera à des batailles gagnantes comme celle menée par la CGT à la Division Production Nucléaire qui a permis de négocier sur la rémunération et les conditions de travail ? Comment reprendre la main sur nos vies de salariés ?
C’est souvent le fatalisme qui permet aux employeurs d’avancer. La CGT est l’outil pour renverser la vapeur. Les représentants CGT sont déterminés à construire avec tous une entreprise où l’humain, l’intelligence collective et le progrès social priment
