DU RESPECT ET DES PRINCIPES … L’ÉTAT JOUE SUR LE DÉSENGAGEMENT DANS EDF

Lors d’un conseil extraordinaire lundi à 19h30, vos administrateurs salariés mandatés par la CGT ont voté CONTRE le retrait progressif de l’Etat du capital d’EDF !

EDF a lancé mardi une émission d’obligations vertes sur les places financières pour un montant de 2,4 Milliards d’euros. Ces obligations transformables à terme en actions auront pour conséquence une dilution sensible de la participation de l’Etat dans le capital de l’entreprise. Même si nous pouvons saluer l’intelligence des équipes financières pour satisfaire aux exigences des agences de notation en cette période difficile, la situation actuelle du pays réclamait une direction différente : celle d’un retour à un service public s’affranchissant des critères financiers dans un secteur stratégique pour la transition énergétique pour tous.

Le vote CONTRE s’imposait, ne serait-ce que pour le manque de respect à l’égard des administrateurs salariés, qui ont disposé du dossier quelques minutes seulement avant l’ouverture de la séance. Si les chiffres pouvaient être confidentiels, la portée du dossier rendait une information préalable indispensable au bon exercice de la gouvernance. Le Conseil d’Administration ne doit pas se transformer en chambre d’enregistrement sans débat, sans écoute : inadmissible pour la démocratie nécessaire à la vie d’une telle entreprise.

Un vote CONTRE par principe, dû au désengagement subtil et progressif de l’Etat alors que la pandémie mondiale plonge petit à petit dans la précarité une partie toujours trop importante de la population et que, dans le même temps, quelques-uns profitent des effets d’aubaine des marchés.
Au moment où la population aspire à un retour à des services publics de qualité pour les biens et les services de 1ère nécessité, l’Etat choisit d’amorcer un désengagement dans EDF (incohérent avec les récents gages d’un 100% public) et ouvre la voie à sa privatisation. D’ailleurs, le plan de relance du gouvernement en dit long sur son incapacité à donner du sens au service public.

Un vote CONTRE, parce que dans la même séance, sur un sujet d’information, la DGEC se félicite des efforts accomplis avec ses homologues au Royaume Uni pour lancer un 2ème EPR financé largement sur fonds souverains britanniques et privés, alors qu’elle est incapable de planifier l’avenir de la filière nucléaire sur notre propre territoire national, incapable d’obtenir de Bruxelles un autre modèle permettant une rémunération correcte des moyens pilotables.

Un vote CONTRE par respect pour les salariés mobilisés pendant la crise et dont le sens du travail est intimement lié à servir au mieux les usagers alors qu’on leur impose un plan d’économies dans l’exercice de leurs fonctions et sur leurs outils de travail … bien que des signaux plus ou moins faibles montrent que ce n’est certainement pas la voie à suivre.

Au-delà d’être un marqueur de démocratie, ce sont bien les services publics qui ont permis une réelle efficacité dans la réponse aux besoins pendant cette période difficile qui n’est autre qu’une alerte face aux menaces climatiques et sanitaires à venir.